FOCUS / La nouvelle vague de la chanson française déferle sur la rentrée !

La rentrée n'est pas seulement synonyme de feuilles mortes et de retour à l'école, c'est aussi l'occasion de faire le point avant une saison traditionnellement riche en actualité musicale ! Et avec l'actualité concert qui reprends, on remarque cette année une belle place offerte à la nouvelle scène française : une tendance qui se confirmera durant l'automne à l'affiche des festivals dénicheurs comme le MaMA, les Primeurs de Massy ou les Trans Musicales de Rennes.

De la diversité !

En tout cas, qu'elle soit incarnée par des noms aussi divers que Nicolas Michaux, Marvin Jouno ou Cléa Vincent, cette chanson dite "nouvelle" a pourtant à chaque fois la même tendance à proposer des textes aboutis et profonds. Dans la lignée d'un Bref ou d'un Ferré, les paroles sont toute aussi (si ce n'est plus) importantes que la puissance de la voix ou le rythme de la mélodie. Poésie sociale, métaphores filées, références littéraires pointues... la nouvelle garde ne s'interdit rien et surtout pas la qualité ! Et si c'est là le premier point commun qu'on leur trouve, les représentants du genre se distinguent pourtant entre eux par leurs genres musicaux : électro organique pour Paradis, rap tuné pour PNL, pop-country pour Baptiste W Hamon ou encore samba pour Séverin... Plus besoin de se limiter seulement à des formats guitare-voix pour faire passer son message !

De la poésie !

Avec ses airs poupons, Tim Dup figure parmi ces révélations particulièrement surveillées en ces jours de reprise : dans son premier EP "Vers les Ourses Polaires", il chante le quotidien, celui qui éreinte, qui étouffe, mais qui recèle d'une poésie souvent invisible à l'oeil nu. Les comparaisons à Moustaki sont courantes mais on le soupçonne de chercher à expérimenter et à élargir son horizon musical pour s'affirmer encore un peu plus dans son premier album... Même ambivalence - ou presque - chez Adrien Soleiman (plus proche d'un William Sheller que de Michel Sardou) qui propose une élégante pop jazzy entre ombre et lumière dans "Brille", publié ce mois-ci. Bref, on l'aura compris, l'important, c'est bien de ne rentrer dans aucune case définie... et de brouiller les pistes ! C'est d'ailleurs ce que semble aimer faire le québecois Louis-Jean Cormier - ex chanteur du groupe rock Karkwa - qui se présente aujourd'hui comme "chanteur populaire" avec l'album "Les Grandes Artères". Très plébiscité outre-Atlantique où il officie en tant que coach dans The Voice, il incarne pourtant un style à part entière, qui lorgne vers la folk et la pop expérimentale : une seconde lecture qui sublime des textes sur l'amour - forcément - mais aussi sur l'engagement politique et la lutte sociale. Enfin, mention spéciale à Séverin, qui célèbre les airs sensuels d'Amérique du Sud dans des ballades tendres dans la langue de Molière sur "ça ira, tu verras" qu'on a dégusté tout l'été.

De la féminité !

Et chez les filles, le dynamisme est le même ! On aime par exemple la noirceur de Fishbach et ses influences new wave 80's presque autant que sa manière de les défendre sur scène, avec un soucis de l'esthétique proche de l'obsession. Un perfectionnisme partagé par la parisienne Cléa Vincent qui propose des titres pop acidulés dans un album ("Retiens mon désir") à venir début octobre, comme pour mieux réchauffer l'hiver qui approche... Ou encore par la pétillante et théâtrale Juliette Armanet qui a signé un délicieux EP baptisé "Cavalier Seule" : de quoi donner un bon coup de frais à la chanson française !

Rédigé par Emilie-Charlotte Paravy le 26 septembre 2016, 20h.