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Biographie de June
Écrire pour donner vie à ses rêves. Rêver d'un monde meilleur. Rêver pour supporter le poids des mots. Écouter parler June, jeune chanteur aux espoirs aussi drus que ses dread-locks, c'est revenir à une époque où l'utopie était un droit et la révolution un devoir. Né en 1973 à Paris, mère martiniquaise et père antillais, June a voulu rencontrer le général Massoud, le « Lion du Panshir » ayant résisté à sept attaques successives de l'armée soviétique. June est arrivé trop tard. Mais il continue de croire au pouvoir souterrain des chansons, des mots et une mélodie qui peuvent changer le monde.
Naïf idéal, il a composé un album manifeste, ample et ambitieux, soixante-douze minutes où le guère d'amour se change en guerre d'amour. Archange : quatorze titres qui se déploient dans l'écho des guitares de Police et des chœurs en canon des Beatles mêlés en français à l'intensité de Radiohead. L'album, qui aurait été double ou triple au temps du vinyle, s'ouvre sur un instrumental, Beauval. Évoquer ce château dans la Loire, c'est poursuivre l'histoire là où elle avait commencé pour ce chanteur neuf, pourtant bien expérimenté à la chose.
Au début des années 1990, June ne s'appelle pas encore June. Fils du chanteur Laurent Voulzy, Julien a formé avec un autre fils de chanteur célèbre, Pierre Souchon, un tandem qui va explorer ce que la pop peut contenir d'insouciance, les Cherche-Midi. Un premier album coécrit avec Pierre Grillet (cf. Madame Rêve, Bashung), enregistré à l'ancienne à Beauval, puis un deuxième en 1998, jamais paru.
Les Cherche-Midi se sont séparés sur un coup de tête, après un match de foot mené sans conviction. En 2004, Pierre Souchon publie un premier disque sous le nom de Pierre, Pareil Jamais. Julien Voulzy prend son temps. Restés les meilleurs amis du monde, peut-être avaient-ils besoin de s'affranchir d'une histoire écrite malgré eux, en filiation directe du tandem le plus célèbre de la chanson française. Premiers « fils » d'une génération venue après-guerre changer le cours de l'industrie du disque.
Familiarisé dès l'adolescence au travail en studio, June a commencé sa carrière de musicien avec le groupe les Bébés Fous, avec Pierre Souchon et Matthieu Chedid, avant les Poissons Rouges et autres Rhinocerosse où se croisaient les jeunes Mathieu Boogaerts et Antoine Benguigui.
Enfance à Nogent-sur-Marne, puis Paris, à 16 ans, Notre-Dame-des-Champs, chez les Souchon, avant la rue Princesse et le boulevard Raspail. Après quatre années de « folie » et la naissance d'un enfant, June est parti à Bruxelles. Il a repris des chansons écrites à 16 ans, d'autres composées sur un rocher à la campagne, rythmes binaires ou ternaires où le phrasé d'Henri Salvador semble croiser le lyrisme de Jeff Buckley. Les Antilles, l'Angleterre et la France à vol d'hirondelles chez cet « oiseau migrateur », amateur tout autant de Léo Ferré, des Smashing Pumpkins que de Prokoviev. « Ça a été un objet de discorde avec les directeurs artistiques. Ils ne comprenaient pas qu'un Black ne fasse pas du reggae », explique le jeune musicien, devenu son propre producteur. Plusieurs mois durant, renouant avec la légende maison du faux dilettante appliqué à réécouter mille fois un son de basse, June a occupé le studio familial sur la Marne, Au bord de l'eau. Avec l'ingénieur du son Quentin Guiné, June a habillé ses chansons d'un son « heroic », mélange de progressive rock et de montées pop saturées. Un album de guitares et de basses au médiator couché avec le multi-instrumentiste Honky Tonk Man. June, quant à lui, a joué des claviers, de la basse, des guitares et des percussions. Ours est passé, tout comme un harmoniciste au son nerveux et la fiancée de June au chant. « Si tu étais passé au studio, je t'aurais proposé de chanter. Ou autre chose », propose-t-il à rebours. Quand il dit ça, June semble ramener le temps à une époque où les morceaux pouvaient faire sept minutes, où les chansons privilégiaient la magie de l'instant au débat stérile et incessant sur le copyright des chansons. Les portes s'ouvraient comme autant d'expérimentations. June devait déjà être là, quelque part.
(biographie officielle, Wagram, juin 2010)