Nick Cave en concert solo à la Philharmonie de Paris : prière intime et récital bouleversant

Sous les ors feutrés de la Philharmonie de Paris, le crooner australien a livré un récital épuré et bouleversant. Accompagné du bassiste Colin Greenwood, Nick Cave a dénudé ses chefs-d'œuvre dans un tête-à-tête complice avec un public suspendu à chaque note.

Dans l'écrin de la grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, à l'acoustique toujours aussi parfaite, Nick Cave livrait, ce dimanche soir 6 juillet dans le cadre du festival Days Off, à 20 heures pétante, son second concert « intimiste » après son show de la veille. Sur scène, la scénographie est réduite à l'essentiel : le barde australien au piano en costume-cravate impeccable ; à quelques mètres, son acolyte, le bassiste et membre fondateur de Radiohead, le débonnaire Colin Greenwood, tous les deux plongés dans une lumière tamisée

A rebours de ses sets endiablés avec ses Bad Seeds, le rocker a privilégié, à l'instar de certaines dates triées sur le volet ces deux dernières années, une approche musicale minimaliste pour se réapproprier ses merveilles de chansons, composées sur plus de 4 décennies de création. Bref, d'en dévoiler l'os et la chair. Si la solennité est de mise, le dialogue avec le public, respectueux, enthousiaste et très vite transporté, va s'avérer fécond et complice, avec force anecdotes et humour ravageur. 'Higgs Boson Blues', 'Jesus of the Moon', 'O Children' et autre 'Galleon Ship' dédié à sa femme Susie, les chefs d'œuvres de Nick Cave, interprétés de sa voix de baryton en or massif défilent. Sur 'Balcony Man', extrait de 'Carnage', l'album composé il y a quatre ans avec le complice Warren Ellis, le chanteur sollicite les spectateurs perchés sur... le balcon de la salle de concert

Délestées de la batterie, des guitares et des choeurs, les titres de l'australien se concentrent sur la mélodie et sur ses textes qui convoquent ses thèmes favoris, la mort, la religion, l'amour, la violence. Les reprises 'Avalanche' de l'idole Leonard Cohen et 'Cosmic Dancer' d'un Marc Bolan (T.Rex) auquel Cave rend un hommage vibrant, font figure de dernières flammes de ce concert de toute beauté (2h30 !), parachevé par l'interprétation à l'os du classique 'Into My Arms', murmuré par un public qui peine à retenir ses larmes.

Report Live par Eric Delon

Nick Cave solo, accompagné de Colin Greenwood, en concert en Europe cet été (France, Italie, Norvège...) et donnera deux concerts dans le Sud les 24 juillet à Cannes et 26 juillet à Arles (et c'est complet !)