30/10/2014
LIVE REPORT / Revivez le concert d'ASAP MOB au Zénith de Paris !
Après la purple joke du leader ASAP ROCKY sur la scène du Bataclan en 2012 après un show frileux d'une quarantaine de minute au Bataclan, j'étais personnellement très impatient d'assister au 1er débarquement parisien du collectif ASAP MOB qui ferait presque penser (dans son jeu de scène surtout) à l'éternel Wu-Tang Clan, dans une version plus trash & trendy pour coller à l'époque.
Une fois franchies les portes battantes du Zénith de la Villette, l'impression d'être en territoire hostile se confirme : New Era, baggie, bonnet et sweat à capuche de préférence noir se confondent, mais les sourires émanant transforment aussitôt tout jeunot tenté de se prendre pour un « thug » en sucre d'orge.
A peine le temps de voir les spotlights du zénith s'abaisser que la basse trap du crew le plus noir d'Harlem retentit et souffle tout sur son passage, alors que l'ensemble du zénith scande des « A$AP » d'une seule voix. Complétement acquis à la cause du crew, le public semble prêt à exulter lorsque toute la clique débarque sur scène, ROCKY, NAST et FERG en tête, suivis de quelques baroudeurs pour faire les backs, et c'est parti pour un spectacle prenant, qui fleure bon l'alcool et les herbes folles. Le groupe joue la carte de la facilité et balance à tour de rôle une armée de singles en puissance : « Wild for the Night », « Work », « Shabba », « Purple Swag », une set-list qui aurait presque des faux-airs de playlist YouTube... En tant que bons showmans, ils n'hésitent pas à abuser d'artifices scéniques à l'image des projecteurs de fumée qui, au-delà du folklore, permettent à toute une assemblée de fumeurs de se faire plaisir discrètement. A peine le temps de profiter du spectacle qu'ASAP Rocky commence à insinuer que l'on arrive à la fin du show, regard rapide sur la montre : 21h40, il est sérieux ? Les emcees commencent à inviter filles (surtout) et garçons sur scène pour un final collectif et quelques minutes à peine suffisent au crew pour s'extirper discrètement de la scène au milieu de leurs fans qui venaient à peine de monter à leurs côtés... les laissant ainsi seuls pour une minute de gloire devant le public du zénith médusé.
On nous avait prévenu, les américains ne font pas forcément dans la longueur et privilégient souvent la qualité plutôt que la quantité ; mais dans les yeux des spectateurs hier soir on pouvait lire de l'amertume.