INTERVIEW / Nous avons rencontré Oscar and the Wolf à Musilac !
Infoconcert : Bienvenue à Musilac ! Comment te sens-tu à quelques heures de monter sur scène ?
Max Colombie : Toujours bien. Cette partie de l'Europe est ma préférée lors des tournées. La nature y est toujours incroyable.
Infoconcert : Beaucoup d'artistes adorent jouer ici grâce notamment au paysage. Est-ce que ça change quelque chose au show ?
Max : Evidemment. Peu importe l'endroit où tu es, tu dois y passer la journée. Parfois, tu cherches un Airbnb pour une nuit, tu dois rester ici et vivre dans cet endroit pour un temps. Tu dois être sur d'être à l'aise, et que ce soit dans un lieu industriel, ou une grande ville, c'est toujours une atmosphère. Quand il y a de la nature, je deviens un peu plus fou sur scène. Quand j'arrive en ville je suis un peu plus introverti.
Infoconcert : Dans certaines interviews, tu dis que tu n'aimes pas le fait d'être célèbre.
Max : Je ne suis pas si célèbre ! (rires). Mais parfois, on dirait. Je n'aime pas vraiment ça, c'est bizarre. C'est toujours étrange pour moi quand les gens viennent me demander des photos, totalement par hasard ans la rue. Je ne comprend pas l'intention, je me sens comme un clown. C'est comme vendre mon image à des gens juste pour rendre leurs amis jaloux. Je ne comprends pas ce concept. A ce moment, je deviens beaucoup plus introverti et j'essaie de me cacher. Je ne devrais pas me plaindre pour autant ! (rires). Je suis très chanceux de faire ce travail, donc bon.
J'aurais déjà du penser à avoir un masque ou quelque chose. Tu connais Max Martin ? C'est l'un des plus grands paroliers et producteurs du monde, et il a donné une seule interview dans sa vie. Il était assis dans une voiture avec l'interviewer et ils se sont arrêtés à l'hôtel où Martin passait la nuit, il y avait des milliers de fans. Il dit alors : "Tu sais ce qui est fou ? Tous ces gens sont là pour les artistes, moi j'écris leurs chansons, toutes les paroles que ces fans connaissent par coeur sont écrites par moi. Et je peux tranquillement rentrer à l'hôtel et personne ne sait qui je suis". Je trouve ça génial, c'est une réelle réussite pour moi.
Infoconcert : Il y a pourtant plein d'artistes, comme Sia, qui se cachent. Toi, sur la pochette de ton album Infinity, on te voit pourtant pleurer.
Max : J'ai toujours été un fan des trucs surnaturels. Tu connais la série True Blood ? Il y a des anges noirs, et je me vois toujours comme l'un des personnages de ce genre de séries. Les personnages sont aussi l'essence de ce qu'est ma musique. Par exemple, tu es un vampire, tu es amoureux d'un humain, et la seule chance que tu as dans ce genre de situations, c'est de transformer l'humain en vampire. Juste l'idée de tout ça, juste le fait de penser à ça, me fait péter un câble ! Que vas-tu faire, comment te sens tu, quel est ton instinct... C'est une idée d'éternité et d'amour, c'est super dramatique ! (rires)
Infoconcert : C'est presque l'idée de ton nom de scène, Oscar and The Wolf, non ?
Max : C'est ce que j'entend par être humain et surnaturel. Oscar est l'humain et le loup est surnaturel, le loup est toujours dans l'idée de la transformation, s'inquiète de la pleine lune. Tout devient différent avec la mer. Les gens deviennent tarés sur cette planète, c'est un peu le loup. Et tu as Oscar, qui est une chose rationnelle, mais qui est aussi comparable au vampire humain. Oh putain ! (rires) Je pense à quoi sérieux ? Je pense toujours à ça, c'est juste super bizarre à expliquer !
Infoconcert : C'est quelque chose que tu essaies de dire dans ton album ?
Max : Je n'essaie pas, ça arrive naturellement. C'est un sujet qui m'a toujours collé à la peau. C'est justement comme ça que je considère mon existence. Je ne me considère pas comme surnaturel, hein ! (rires) C'est juste une chose qui me fait avancer.
Infoconcert : Nous avons pu te voir l'an dernier au festival Lollapalooza, et on se souvient de ta tenue bleue assez pétillante, c'est un peu dans cette idée non !
Max : Oui, ça doit être comme ça, tu t'en souviens bien ! C'est comment je dois me sentir, un peu surnaturel et un peu comme si j'étais dans un film. Même dans la manière que j'ai de bouger, j'aimerais trop être un Avatar en fait ! (rires). Oui, ça doit être comme ça, voulant être cette chose surnaturelle. Je veux que les gens me voient ainsi. Je n'aime pas montrer mon côté humain (rires) ! Ah mais en fait c'est pour ça que je n'aime pas que les gens me prennent en photo quand je marche dans la rue, parce qu'en fait, ils me voient pas comme une personne surnaturelle ! Ah, on a déjà parlé de ça (rires).
Infoconcert : Dans la chanson Fever, présente sur ton dernier album, on a un champ lexical des couleurs, mais quelque chose de sombre aussi, non ?
Max : Il doit toujours y avoir une certaine forme de sombre. C'est comme le fait que ce que je décris dans mes chansons doit avoir une sorte d'image formelle. La façon dont je vois ces images qui n'existent pas, donc ce qui est une image imaginaire pour moi, je dois la décrire dans les paroles, pour la transmettre de la meilleure façon que je peux. C'est aussi un mélange de son, d'images et de paroles. Je pense que si tu réussis, tu peux atteindre les gens.
Infoconcert : Quand tu écris une chanson donc, tu penses déjà à son clip ?
Max : Il faut. La vidéo n'a pas forcément de rapport avec la musique. C'est un concept différent. Quand il s'agit d'un clip, j'aime faire un contraste avec la musique. Quand la musique est sombre et triste, j'aime avoir une vidéo rayonnante. Quand je suis dans la voiture, un jour ensoleillé, j'écoute des trucs tristes, car ça crée quelque chose de plus intense. Ça enlève la moitié du drama. Et ça me rend plus dramatique un jour ensoleillé. Le soleil rend tout plus triste, en fait.
"Always save the pain for daylights". C'est une phrase dont je me souviens dans un film avec Cate Blanchett. Un gars l'a larguée, et quelque temps après, dans la nuit, elle dit "Always save the pain for daylights" (Garde la tristesse pour les jours ensoleillés). Pour moi, cette citation est géniale.
Infoconcert : On parle de choses sombres, mais il y a toujours quelque chose de positif dans ta musique, et même pendant les concerts, non ?
Max : Il faut toujours un équilibre. Tout ce que j'écris doit avoir cet équilibre. Quand les gens me disent "je sais pas si je me sens triste ou heureux", pour moi, j'ai fait un bon travail. J'essaie toujours de rendre la musique joyeuse, et dans ce cas, je rend les paroles tristes. Parfois, les paroles sont super sombres, mais pas la musique, c'est super inspirant !
Interview par Sébastien Martinez