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Des sables du Sonora aux scènes françaises : avant le retour de Calexico à Paris, la fièvre XIXA en concert ! On y était, on vous raconte !
28/10/2025

Des sables du Sonora aux scènes françaises : avant le retour de Calexico à Paris, la fièvre XIXA en concert ! On y était, on vous raconte !

     
Depuis près de dix ans, XIXA vient régulièrement jouer en France son rock à la fois chargé d'histoire et d'inventions. Brian Lopez, l'un des deux piliers, a déjà trois tampons français sur son passeport en moins de deux ans. En 2023, il profitait de la tournée de Calexico, dont il est devenu membre, pour ouvrir la première partie et annoncer un album en son nom propre. Il était revenu présenter cet album solo, en février 2024, avant ce retour en concert ce samedi 25 octobre 2025 au Petit Bain à Paris avec XIXA.


Brian Lopez et Gabriel Sullivan se sont connus lorsqu'ils accompagnaient Giant Sand, groupe culte de Tucson à l'époque où leur goût de la culture texane s'ouvrait vers la scène indé et parfois, de leur propre aveu, gothique. Le groupe illustre la disparition progressive de certains catalogues pas assez rentables sur les plateformes de streaming, puisque leur premier et magique album n'est déjà plus distribué (Bloodline - Barbès Records). Même constat d'étonnement récurrent à chacun de leurs passages en France : le groupe joue devant une salle « honorable », certes, mais ne renouvelle ni ne développe son public dans l'Hexagone. Un fait têtu, d'autant plus décevant que Brian Lopez, en milieu de set, raconte que le magazine Rolling Stone France leur a décerné un honneur dont il ne se remet pas !


C'est au son d'Ennio Morricone que le groupe débarque sur scène devant une salle suffisamment remplie pour épouser l'ambiance incandescente du groupe. Sous les spots juste tamisés pour gommer les traits des visages, on croirait voir débarquer, dans une sorte d'Eden du rock, Ian Hunter (Mott the Hoople) et Lemmy Kilmister (Motörhead). Un binôme guitares/chant soutenu par un bassiste bien agité et un batteur qui se comporte comme si ce moment était l'audition durant laquelle il jouait sa vie, à moins qu'une mauvaise nouvelle ne l'ait profondément énervé juste avant de monter sur scène ! C'est lui qui coupera le sifflet de Morricone pour lancer les hostilités en lâchant un « one, two, three » à gorge et poumons déployés. Il ne cessera de frapper, rouler et guider sans relâche pendant une heure trente.

Un début rock'n'roll qui, dès le second morceau, emboîte les pas de la cumbia électrique, spécialité qui donne son nom au groupe XIXA (prononcer "chicha"), style péruvien, qui fusionne musique latine et de rock psyché. Quatre musiciens imparables : c'est la version parfaite de ce que l'on appelle un groupe. Un rock qui roll en permanence, passant de l'électrique à l'acoustique, une musique pour stade comme pour désert. Si l'on pense évidemment à Calexico, aux Pixies voire à Chris Isaak dopé, c'est un morceau de Springsteen qu'ils choisissent de proposer en guise de reprise, avec le mitan des années 90's et le E Street Band comme repères. Les Texans attaquent The Ghost of Tom Joad, titre éponyme du onzième album du Boss, déjà rejoué par Rage Against the Machine, Nickelback, Mumford & Sons et maintenant XIXA. Un standard glorifié aussi par des versions en duo avec Bruce lui-même : Tom Morello et Pete Seeger, évidemment pour une chanson dont l'inspiration est Woody Guthrie. Pas de doute, nous sommes en famille, et dans la lignée des artisans d'une fameuse machine à six cordes qui tue les fascistes !


Artisans aujourd'hui et sûrement dieux vivants dans quelques années, lorsque l'intelligence artificielle aura fait son chemin et que ces virtuoses surgiront sur scène devant celles et ceux qui se déplaceront encore pour vivre ce type d'expérience. En attendant un tel scénario d'anticipation, c'est plutôt la tradition qui joue son rôle jusqu'à la fin, avec un sincère passage au merchandising pour signer et saluer son public. Un instant immanquable, ne serait-ce que pour trouver l'édition vinyle du fameux premier album disparu des radars numériques.


Brian Lopez doit finalement avoir un visa multi-entrées puisqu'il nous quitte sur un rappel : « On se revoit en avril, on revient cette fois avec Calexico au grand complet ! »

 

Report Live par Hervé Riesen

 

Infos et réservations pour les concerts de Calexico en Europe, à Paris le 22 avril 2026, Bruxelles le 26 avril puis Genève le 7 mai prochain.

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