
A quelques jours de son concert à Paris, on a été voir Neil Young and the Chrome Hearts à Bruxelles ! ON vous raconte
A contre-courant de la tendance actuelle et des lois du marché, Neil Young n'avait pas tourné en Europe depuis neuf ans alors qu'il déborde d'actualités discographiques, enchaînant albums, rééditions et autres révélations d'archives. Les fortes chaleurs des derniers jours ne sont hélas plus hasardeuses en début d'été et la tournée du « loner » encore moins ironique. Ce lundi 30 juin, sur la Place des Palais de Bruxelles, démarre une tournée européenne caniculaire, avec en ouverture, pour défier le soleil écrasant avant son déclin du début de soirée, The Inspector Cluzo.
Neil Young & The Chrome Hearts en concert à Paris Adidas Arena
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Depuis la Californie, Neil Young n'a évidemment pas loupé le phénomène français qui connait un succès auxEtats-Unis, et les invite sur toutes les dates de sa tournée européenne. The Inspector Cluzo, duo français du Mont de Marsan (Sud-Ouest), réécrit en quelque sorte l'histoire de Neil Young, aussi bien suivi par les fans de rock classique, que les punks et les adeptes de métal. Leur répertoire ponctué d'acoustique a tout autant séduit, sans provoquer l'ire des fans à l'instar de Neil qui avait emprunté le chemin inverse sans connaitre les procès subis par Dylan en son temps. La grande scène prête pour les Américains semble taillée pour le duo.
On a coutume de voir un quintet pour envoyer une telle énergie, mais les Cluzo ne sont que deux (guitare chant et batterie) portés par la formule imparable des compos et du son. Pour finir de convaincre celles et ceux qui découvraient leur filiation avec la tête d'affiche du soir, avant de quitter la scène après un tonnerre solo du batteur, le chanteur ajoute « nous sommes Gascons et également cultivateurs bio dans notre ferme, nous restons auto produits et n'avons jamais accepté d'offres de signatures d'un label ». Quelques minutes plus tard, le fond de scène affiche deux mots qui resteront toute la soirée « Love Earth » et les milliers de personnes chanteront avec l'artiste canadien ‘Save Alaska,... Save the planet for another day, don't care what the governments says' au pied du palais Royal.
Le professionnalisme d'un groupe américain tel que Neil Young and the Chrome Hearts, qui monte sur scène à l'heure pile n'aura rarement été aussi apprécié sous les 35 degrés encore tenaces à 21h45. Après une intro acoustique avec ‘Sugar mountain' composé à l'âge de dix-neuf ans, l'icône déploie immédiatement ses acolytes et ses armes à décibels avec ‘Be the rain', titre qui clôturait en 2003 l'album ‘Greendale', récit d'un militant écologiste. Chrome Hearts, le groupe qui l'entoure sur le dernier album sorti en juin, accompagne la tournée dans la lignée des exigences de jeu et de son du Promise of the Real, la bande des fils de Willie Nelson qui accompagnait la tournée précédente.
Sans surprise, le line up actuel qui comprend encore l'un des fils de Willie Nelson et un complice de quelques années, restitue impeccablement toutes les sonorités de toutes les époques mythiques, de l'acoustique au crazy horse. Le choix des titres évolue à la marge d'un soir sur l'autre mais surprend par le parti pris de conserver la couleur du dernier album sans l'aborder. La tournée est fondée sur le même principe que ce dernier opus, une sorte de résumé de l'histoire de Neil Young, mêlant acoustique, balades et rock'n'roll électrique. La dominante étant laissée à ce dernier, au point de ne pas réaliser sur le moment qu'il a proposé trois extraits d'Harvest (1972) sans ‘Heart of gold' ce soir-là, et deux Crosby, Stills, Nash et Young. Une fois encore, Neil Young a effacé les notions de temps dans un concert d'une cohérence et d'une intensité rare aujourd'hui, aucun solo ne traîne en longueur alors qu'il durent et pourraient durer encore et encore. La voix est intacte, les piliers toujours en béton armé avec ‘Hey hey my my', ‘Like a hurricane', les frissons maintenus en dépit des températures excessives ‘Old man', ‘Harvest moon'...
Après 1h45 de show, l'espoir s'accroche aux lèvres de quelques milliers de bouches, quittant le terrain et chantonnant encore le refrain mythique du final ‘keep on rockin' in the free world'. Que le monde vous entende, qu'il entende Neil Young et le voit ne serait-ce qu'une seule fois... Doux rêve à l'image de cette soirée magique !
Report Live par Hervé Riesen
Neil Young and the Chrome Hearts sera également de passage à Paris pour un concert unique à l'Adidas Arena le 13 juillet prochain à réserver ici !
Les gascons The Inspector Cluzo sont à l'affiche des festivals d'été mais surtout à retrouver en tournée dans tout l'hexagone l'automne et l'hiver prochain avec en point d'orgue cinq concerts à Paris, du 28 janvier au 1er février 2026 à la Maroquinerie, dans le 20ème... A réserver d'urgence !