Biographie de Yuneki
Aujourd'hui, à 17 ans, l'artiste a délaissé les sonnets fleuris pour remplir de ses pensées sans filtres l'application « Notes » de son téléphone qui deviennent la matière première de ses chansons indie-pop les plus intimes.
Se qualifiant elle-même de « trop bavarde », Yuneki cultive des textes directs qui dévoilent une artiste ayant toujours privilégié l'honnêteté aux apparences. Qu'elle chante les relations adolescentes compliquées, les schémas de comportement répétitifs ou ses propres luttes avec la santé mentale, elle assume sans détour : c'est elle, sans filtre, ou rien. « J'ai beaucoup de mal à ne pas être totalement honnête », dit-elle. Son premier single Like Honey en est la preuve : « L'année dernière a été vraiment dure / Mais tu le sais », lance-t-elle d'une voix posée, comme un message vocal envoyé par une amie.
Longtemps, Yuneki a gardé ses talents pour elle. Élevée à Cambridge dans un univers musical éclectique mêlant pop, R&B et soul - de Lauryn Hill et Erykah Badu à Lady Gaga et Beyoncé - elle passait ses jeunes années à écrire pour donner un sens à des émotions trop grandes et à sa difficulté à trouver sa place parmi ses camarades. « Écrire ce que je pense m'a toujours aidée, » explique-t-elle. « C'est plus tangible, plus facile à comprendre quand je peux le mettre en mots. »
Mais l'adolescence de Yuneki fut assombrie par la dépression et des comportements autodestructeurs. Après seulement un an au collège, elle fut scolarisée à domicile, puis orientée vers un système éducatif alternatif géré par une association pour les adolescents en rupture scolaire. « La première fois que j'ai ressenti toutes ces émotions, je n'avais vraiment aucun outil pour y faire face », raconte-t-elle. « Je m'y complaisais presque, comme si j'étais accro à la tristesse. »
Parmi ces épreuves, Yuneki a trouvé un exutoire dans la musique. Dès l'âge de 11 ans, elle transformait ses pensées en chansons et prenait ses premiers cours de chant. À 14 ans, elle travaillait déjà en studio avec des producteurs. « C'est venu assez naturellement », se souvient-elle. « Je me rappelle que c'était vraiment amusant. » C'est ainsi qu'est né Like Honey, une ballade aérienne aux synthés scintillants et aux claviers rêveurs, qui révèle l'âme sensible cachée derrière la franchise de cette étoile montante : « On aurait pu être la bonne chose au mauvais moment / Tu aurais pu être le bon, mais j'ai besoin de guérir avant qu'on... »
Cette chanson a révélé son talent pour la narration instantanée, dans la lignée d'artistes de la Génération Z comme Olivia Rodrigo ou Holly Humberstone, tout en affichant la vulnérabilité sincère d'Olivia Dean, Jorja Smith ou Arlo Parks. Ce titre poignant lui a valu un contrat avec 23 Recordings, nouveau label de Various Artists Management (Ashnikko, Cassyette, Tom Grennan). « Je me souviens d'une réunion complètement folle, où j'avais l'impression que rien n'était réel », raconte-t-elle. « C'était incroyablement excitant. »
Depuis, Yuneki a affiné sa voix et insufflé sa personnalité vibrante à un catalogue de morceaux en constante expansion. Parfois tendre envers ceux qu'elle a pu blesser (Sleepwalking), parfois tournée vers la réparation (Masquerade Ball), ou encore face à sa propre voix intérieure (Over Again), elle s'inspire surtout des artistes inclassables. « Pour moi, les artistes ‘légendaires' ne rentrent pas dans des cases », affirme-t-elle.
Sur scène, elle a déjà fait ses armes en première partie de la rockeuse galloise Hannah Grae à Londres, pour son tout premier concert. Désormais, Yuneki prépare son premier EP, Born Without Skin, une expression empruntée à une conversation réelle sur son hypersensibilité émotionnelle.
Au seuil de sa carrière, Yuneki espère que sa musique saura offrir un refuge à celles et ceux qui traversent ce qu'elle a vécu. « Entre 13 et 15 ans, la musique était la seule chose qui me rendait vraiment heureuse », confie-t-elle. « C'était ma seule manière d'imaginer une vie, et une vie heureuse. »
En regardant le chemin parcouru, elle ne peut cacher sa fierté. « Plus que ce que je pensais être / Regarde ce que j'ai fait, ce que j'ai accompli », chante-t-elle sur No Rush, un morceau lumineux dédié à lever les barrières de ses propres émotions. « Aujourd'hui, j'ai tellement de moments où je me dis : j'aimerais pouvoir lui dire que tout ira bien. Et si je peux transmettre ce message à d'autres, ce serait magnifique. »