PATRICK SHIROISHI

Son œuvre en solo, au saxophone, s'articule autour du concept japonais du « ma » 間, ou espace négatif, soit l'interprétation artistique de temps et d'espaces en apparence vides. Ainsi, dans ses performances, Shiroishi réussit le tour-de-force d'insuffler autant de vie dans des envolées volcaniques que les silences, échos et ricochets de sons dont il peuple la salle. Ce travail sur le vide n'est pas qu'esthétique, il sait aussi la faire biographique et politique. A l'instar de George Pérec dans La Disparition, l'absence devient un moyen d'interroger ses racines familiales nippo-américaines, qui ont croisé l'histoire des camps d'internements pour japonais établis aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale.